Ceci est un fichier, ceci est un site web.

Récement, ce pouet m'a bien fait sourire :

Me in the mid-1990s, to people thirty years older than me: "This is called a 'file' and this is a 'website'. Let me explain..."
Me in the mid-2020s, to people thirty years younger than me: "This is called a 'file' and this is a 'website'. Let me explain..." https://mastodon.scot/@ncdominie/113351333353057823

Et en y repensant ensuite, je me rends compte que ce n'est pas si facile d'expliquer ce qu'est Internet à une génération qui ne sait pas ce qu'est un fichier. Comment mettre en exergue ce que c'est que de mettre des ordinateurs en réseau à ceux qui ont toujours été connecté ? La notion de fichier n'existe plus lorsque nous éditons des documents dans un cloud, ou que nous partageons nos photos sur des réseaux sociaux.

En soi, c'est normal. Les détails d'implémentation ont été masqués et il n'est plus nécessaire de comprendre comment la technologie fonctionne pour l'utiliser. Comme l'écrivait Douglas Adam :

Anything that is in the world when you’re born is normal and ordinary and is just a natural part of the way the world works.

(je garde le reste de la citation pour une autre occasion)

Donc le fait qu'Internet existe, soit ordinaire et fasse partie de la manière dont le monde fonctionne pour la génération Z ou alpha est une évidence.

Mais c'est cette évidence qu'Internet fonctionne tel qu'il fonctionne aujourd'hui qui le rend si difficile à remettre en question. Nous oublions que, comme toute technologie, elle a été inventée par des humains. Nous oublions que, comme toute invention donnée à l'humanité, elle a été modelée par le capitalisme. Et de fait, nous oublions que non : il n'est pas obligatoire de donner toutes ses données à des entreprises pour qu'elles les commercialisent et les utilisent contre nous.

Au sujet de la déformation d'internet par les entreprises, je vous invite à lire ce comics qui explique comment Google et Facebook ont su s'imposer comme intermédiaire obligatoire auprès des sites d'information et des blogs et comment cela est sur le point de se répéter pour les podcasts.

RSS is (not) dead (yet) (NED #3) – audra mcnamee

Spoiler : en abandonnant les protocoles ouverts.

Car si Internet "était mieux avant", c'est parce qu'il était encore une technologie ouverte, créée par le monde de la recherche inventant des protocoles permettant d'échanger librement, sans objectif mercantile.